Les élèves d’option et de spécialité théâtre ont assisté jeudi 9 janvier au spectacle Le ring de Katharsy d’Alice Laloy au grand Sud à 19h à Lille.
Alice Laloy nous plonge dans un jeu vidéo, non pas virtuel mais bien réel par le biais d’avatars-comédiens-marionnettes divisés en 2 groupes de 3.
Chacun des groupes était dirigé par un joueur placé à cour et à jardin sur des sièges gaming. Chaque round était en lien avec notre société actuelle (black friday…). Le tout arbitré par une chanteuse à la robe surdimensionnée et à la voix robotique (la chanteuse n’a pas de retour, pour ne pas s’entendre).
J’ai apprécié le jeu corporel imitant les avatars d’un jeu vidéo artisanal. Les acteurs étaient des marionnettes, des robots mais conservaient un part d’humanité. L’arbitre « statue de la liberté » était plus impartiale et robotique.
J’ai été également surpris par la chute des objets. En effet, tombent du grill, un canapé, des chaises… La chute des objets est sèche, soudaine et silencieuse. On avait l’impression d’une absence de réalisme, de gravité par la netteté de la chute.
Même si la durée des rounds rendait la performance parfois redondante et répétitive, la scène finale demeure impressionnante par sa fin ouverte, sa brutalité et l’explosion de la couleur violette qui contraste avec la musique nostalgique d’un vieux jeu vidéo et l’aspect noir et blanc de la performance (décor gris, costumes gris, lumières froides, maquillages gris renouvelés en permanence). Cette explosion de couleurs se retrouvent dans le travail de Hans op De Beck et Sandy Skoglund. qui a inspiré la metteuse en scène.
La couleur violette a été choisie car justement elle n’est pas rattachée à une symbolique particulière laissant la fin ouverte a-t-on appris lors du bord-plateau après le spectacle.
Dans cette performance, on retrouve le travail d’Alice Laloy sur l’acteur-marionnette comme dans Pinocchio (live), où des enfants se métamorphosent en pantin.
J’ai pensé également aux spectacles dystopiques vus cette année : Lacrima de N’Guyen, La dernière représentation théâtrale d’Aude Denis ou La validation d’Antoine Lemaire.
La pièce propose une vision contemporaine du jeu vidéo qui n’est pas manichéenne et qui interroge le fonctionnement de notre société et notre liberté.
Compte-rendu de spectacle écrit par un élève de terminale.
